Aller au contenu

Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion de défaire des positions acquises ; il s’agit simplement, par la réduction du loyer des capitaux et des logements, la facilité et l’insignifiance du taux de l’escompte, l’élimination du parasitisme, l’extirpation de l’agiotage, la police des entrepôts et marchés, la diminution des prix de transport, l’équilibre des valeurs, l’instruction supérieure donnée aux classes ouvrières, la prépondérance définitive du travail sur le capital, la juste mesure d’estime accordée au talent et à la fonction, il s’agit, dis-je, de restituer au travail et à la probité ce que leur enlève indûment la prélibation capitaliste ; d’augmenter le bien-être général en assurant les existences ; de prévenir, par la certitude des transactions, les ruines et les faillites ; d’empêcher, comme spoliatrices, les fortunes exorbitantes sans fondement réel et légitime, en un mot, de mettre fin à toutes les anomalies et perturbations que la saine critique a de tout temps signalées comme les causes chroniques de la misère et du prolétariat.

Mais à quoi bon batailler sur les mots et perdre le temps en discussions inutiles ? Une chose certaine, c’est que le peuple, quoi qu’on en dise, a foi dans l’Association, qu’il l’affirme, la pressent et l’annonce, et que cependant il n’en est pas d’autre que le contrat de société défini par nos codes. Concluons donc, pour rester fidèle à la fois aux données de la science et aux aspirations populaires, que l’Association, dont les novateurs contemporains ont cherché la formule, comme si le législateur n’en avait rien dit, mais qu’aucun d’eux n’est parvenu à définir ; que Fourier, artiste, mystique et prophète, nommait Harmonie, et qu’il annonçait devoir être précédés d’une période de Garantisme ; cette Association fameuse qui doit embrasser la Société tout