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Page:Proudhon - De la création de l’ordre dans l’humanité.djvu/254

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fonctions législatives, administratives et judiciaires, ainsi qu’à l’industrie et à l’agriculture, et que le progrès des réformes dans la société n’est autre chose que la détermination même de la science économique.

370. II. Méthode de l’Économie politique. Cette méthode est la dialectique sérielle, ou méthode de classification des idées, dont nous avons exposé au chapitre III les éléments. Le lecteur devait s’y attendre : comme le mouvement des sciences mathématiques, physiques et naturelles fut une préparation à la théorie de la loi sérielle ; ainsi l’Économie politique est le dernier produit de l’investigation humaine, une science composant sa méthode de la comparaison de toutes les méthodes. Déjà l’on a pu s’apercevoir que tous nos exemples d’argumentation sériée étaient empruntés à la société et à la morale : c’est qu’en effet, en dehors de la spéculation objective, l’homme ne trouve que lui, sa conscience, son moi, auquel il puisse appliquer la loi de sériation que lui indique l’Univers. Aucun économiste de quelque génie n’a failli à cette tendance ; tous ont senti que l’Économie politique devait être, comme les sciences déjà faites, positive, régulière, ayant ses principes en elle-même, son objet spécial, sa méthode à elle. Mais, plus occupés de matière industrielle que de classifications, craignant sur toute chose de laisser dégénérer leur science en métaphysique et s’évanouir en abstractions, ils n’ont pas su dégager leur propre méthode, et se sont livrés à un empirisme immodéré qui les a conduits à l’encombrement.

La série des idées est l’instrument de l’Économie politique : son système, ou son organisation, résultera de la transformation des formules[1].

Mais la série suppose la division : pour former des séries économiques, il faut diviser l’objet, parcourir le champ d’observation de l’Économie ; en un mot, il faut analyser le travail.

371. III. Circonscription de l’Économie politique. Le Travail, tel que l’Économie politique le conçoit et l’étudie, est une idée complexe, qui, décomposée dans chacun de ses éléments, puis recomposée sous tous ses points de vue, constitue la science.

L’économiste définit le travail, Action intelligente de l’homme sur la matière, dans un but prévu de satisfaction personnelle.

Aux yeux du métaphysicien, le travail est la substitution ou la

  1. L’auteur oublie une chose essentielle, la division de l’enseignement économique en deux parties, partie critique, et partie orgonique, ou de construction. La première partie a été traitée au grand complet, dans le Système des contradictions économiques. Paris, 1846, 2 vol. in-8. (Note de l’éditeur.)