concubinage, qui se multiplie partout, témoignent de l’incertitude qui règne sur toute cette matière dans les esprits. J’ai rapporté ailleurs (Étude VIII, ch. ii) les doutes des théologiens sur l’essence du mariage ; la loi civile ne paraît guère moins flottante. Après la Révolution le divorce s’introduit dans les lois ; puis on l’en efface : est-ce un bien, est-ce un mal ? Quant aux stipulations matrimoniales, le Code reconnaît à la fois deux systèmes, le régime de communauté et le régime dotal : lequel répond le mieux à l’essence du mariage, si tant est que le mariage soit quelque chose ? Réponse, s’il vous plaît.
Un mot nous donnerait la clef de toutes ces énigmes, qui dépendent visiblement l’une de l’autre. Mais ce mot, nous ne l’avons point ; il faut le chercher au plus profond de la conscience, aucune bouche humaine n’ayant encore su le dire.
Fuis avec moi sur la montagne, belle Sulamite ! Et je te dirai ce que tu rêves en ton fiancé, ce que ton fiancé rêve en toi ; ce que ne surent jamais ni la vieille impure qui sollicite tes sens, ni l’efféminé qui flatte ton orgueil.
CHAPITRE II.
VIII
De toutes les parties de l’éthique, celle qui a le plus fait divaguer les auteurs est sans contredit le mariage.
La variété des usages, toujours si instructive, leurs oppositions même, si bien faites pour éveiller l’esprit, tout ce qui devait faciliter la solution du problème est justement ce qui a embrouillé les doctes ; et l’on demeure