Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 3.djvu/371

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génération : être passif, énervant, dont la conversation vous épuise comme les embrassements. Celui qui veut conserver entière la force de son corps et de son esprit la fuira : elle est meurtrière. Inveni amariorem morte mulierem.

Au reste la nature, qui ne fait rien en vain, a rendu « cette vigueur et cette continuité de méditation qui seule fait les hommes de génie (D. Stern) » incompatible avec les fonctions et les devoirs de la maternité. La femme manque de jugement pendant une partie de son existence ; l’amour lui ôte la raison ; pendant les règles et la grossesse elle perd l’empire de sa volonté. Chez la nourrice, la surexcitation du cerveau altère la qualité du lait et bientôt le fait perdre : cela se voit à Paris, où les femmes, par la multitude des relations sociales, des affaires et des soucis, ne peuvent soutenir longtemps, malgré la meilleure volonté et les plus heureuses dispositions, les fatigues de l’allaitement. On peut l’affirmer sans crainte de calomnie, la femme qui s’ingère de philosopher et d’écrire tue sa progéniture par le travail de son cerveau et le souffle de ses baisers, qui sentent l’homme. Le plus sûr pour elle et le plus honorable est de renoncer à la famille et à la maternité ; la destinée l’a marquée au front : faite seulement pour l’amour, le titre de concubine lui suffit, si elle ne veut courtisane.

XI

Non-seulement donc l’infériorité intellectuelle de la femme est avérée, avouée ; cette infériorité est organique et fatale.

L’humanité ne doit aux femmes aucune idée morale, politique, philosophique ; elle a marché dans la science sans leur coopération ; elle n’en a tiré que des oracles, la bonne aventure, ô gué !… L’homme a traîné sa com-