Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 3.djvu/372

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pagne, marchant le premier comme Orphée lorsqu’il ramène des enfers son Eurydice, elle suivant, pone sequens. Il observe, réfléchit, décide ; elle attend son sort des résolutions de celui sur qui sont attachés ses regards, et ad eum conversio tua.

L’humanité ne doit aux femmes aucune découverte industrielle, pas la moindre mécanique. J’ai demandé au ministère du commerce quelle était la part des femmes dans les inventions officiellement déclarées, et voici ce qui m’a été répondu : Depuis le 1er juillet 1791, époque où la loi sur les brevets d’invention fut mise en vigueur, jusqu’au 1er octobre 1856, il a été décerné par le gouvernement 54,108 brevets tant d’invention que de perfectionnement. Sur ce nombre, cinq ou six ont été pris par des femmes pour articles de modes et nouveautés !… L’homme invente, perfectionne, travaille, produit, nourrit la femme : elle attend de lui, avec sa profession de foi, sa petite tâche, mollia pensa ; elle n’a pas même inventé son fuseau et sa quenouille.

Pas plus d’idées dans la tête de la femme que de germes dans son sang ; parler de son génie, c’est imiter Élagabal jurant per testiculos Veneris. La femme auteur n’existe pas ; c’est une contradiction. Le rôle de la femme dans les lettres est le même que dans la manufacture : elle sert là où le génie n’est plus de service, comme une broche, comme une bobine.

Concluons maintenant.

Puisque, d’après tout ce qui précède, l’intelligence est en raison de la force, nous retrouvons ici le rapport précédemment établi, savoir, que la puissance intellectuelle étant chez l’homme comme 3, elle sera chez la femme comme 2.

Et puisque dans l’action économique, politique et sociale, la force du corps et celle de l’esprit concourent