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ensemble et se multiplient l’une par l’autre, la valeur physique et intellectuelle de l’homme sera à la valeur physique et intellectuelle de la femme comme 3 X 3 est à 2 X 2, soit 9 à 4.

Sans doute la femme contribuant dans la mesure qui lui est propre à l’ordre social et à la production de la richesse, il est juste que sa voix soit entendue ; seulement, tandis que dans l’assemblée générale le suffrage de l’homme comptera pour 9, celui de la femme comptera pour 4 : voilà ce que disent d’un commun accord l’arithmétique et la Justice.

XII

Infériorité morale de la femme.

« En nous transportant dans l’ordre moral, assure Daniel Stern, nous verrons les choses sous un autre jour… Ici l’égalité de la femme n’est plus contestable… Ni la force, ni la justice, ni la tempérance, ni le dévouement, n’ont de sexe. Il faut à la mère qui allaite son fils et qui veille à son chevet autant de courage et de vigilance qu’au soldat qui veille à la sûreté d’une ville. »

Mme  Gauthier-Coignet répète la même chose :

« Non, il n’y a pas de famille ; non, il n’y a pas de peuple ; non, il n’y a pas de races ; non, il n’y a pas de sexes devant Dieu. »

À propos de Mme  Gauthier-Coignet, je remarque qu’il s’est opéré depuis quelques années chez nos Philamintes un progrès dont il est juste de leur tenir compte. Autrefois elles portaient simplement les noms de leurs maris : Mme  du Châtelet, Mme  d’Épinay, Mme  de Staël, Mme  Guizot. Puis elles ont commencé à joindre leurs noms à ceux de leurs consorts : Mme  Necker de Saussure. Ensuite elles ont supprimé la raison conjugale et pris un pseudonyme ; Mme  Sand, Mme  Stern. En voici une qui ne va pas jusqu’au