même mot qui signifie âme, vie, veut dire aussi animal et cadavre. Nous sommes en plein fétichisme, à ce moment où l’esprit humain, précisément parce qu’il ne sait pas abstraire, donne à tout ce qui l’entoure vie, intelligence et volonté.
Après l’ostension du dieu, arrive naturellement l’éloge de la loi : l’hymne n’est à autre fin. La glorification du Législateur en est le prologue.
7. La loi de Jéhovah parfaite :
Rafraîchissement à l’esprit.
8. Le pacte de Jéhovah sûr :
Sagesse pour l’ignorance.
9. Les dispositions de Jéhovah droites :
Joie du cœur.
10. Les décrets de Jéhovah clairs :
Lumière des yeux.
11. La religion de Jéhovah pure :
Établie pour l’éternité.
12. Les assises de Jéhovah Vérité, Justice, Concorde :
Plus désirables que l’or massif,
Plus douces que le miel, le miel coulant.
Se peut-il rien de plus naïf, de mieux approprié à des intelligences à moitié sauvages, que cette poésie ? Que de précautions pour les attirer ! Quel soin de leur montrer la loi par ce qu’elle a de beau, de pur, de limpide, d’égalitaire, de sociable, de moral ! N’est-ce pas là le chant de la conscience à son premier réveil ? Et combien nous sommes loin aujourd’hui de ces sentiments ! Jamais viendra-t-il à la pensée d’un poëte moderne de faire l’éloge des préceptes de la morale, d’en comparer la beauté à l’or et aux pierres précieuses, la clarté au soleil, la douceur au sucre et au miel ? À force de prosaïser en nous la Justice, nous sommes devenus pour elle comme le sacristain pour les vases sacrés :nous en avons perdu la religion.
13. Certes ton serviteur est à bonne école :
Il y a profit à garder tes lois.