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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/117

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le problème économique. C’est par cette dernière solution que nous proposions en 1848, mes amis et moi, de poursuivre l’œuvre révolutionnaire de février. La démocratie était au pouvoir ; le Gouvernement provisoire n’avait qu’à agir pour réussir ; la révolution faite dans la sphère du travail et de la richesse, on ne devait être nullement en peine de celle à opérer ensuite dans le gouvernement. La centralisation, qu’il eût fallu briser plus tard, eût été momentanément d’un puissant secours. Personne d’ailleurs à cette époque, hormis peut-être celui qui écrit ces lignes et qui dès 1840 s’était déclaré anarchiste, ne songeait à attaquer l’unité et à demander la fédération.


Le préjugé démocratique en a décidé autrement. Les politiques de la vieille école soutinrent et soutiennent encore aujourd’hui que la vraie marche à suivre, en fait de révolution sociale, est de commencer par le gouvernement, sauf à s’occuper ensuite, à loisir, du travail et de la propriété. La démocratie se récusant après avoir supplanté la bourgeoisie et chassé le prince, ce qui devait arriver est arrivé. L’empire est venu imposer silence à ces parleurs sans plan ; la révolution économique s’est faite en sens inverse des aspirations de 1848, et la liberté a été compromise.


On se doute que je ne vais pas, à propos de fédération, présenter le tableau de la science économique, et montrer par le menu tout ce qu’il y aurait à faire dans cet ordre d’idées. Je dis simplement que le gouvernement fédératif, après avoir réformé l’ordre politique, a pour complément nécessaire une série de réformes à opérer