Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/120

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Considérée en elle-même, l’idée d’une fédération industrielle servant de complément et de sanction à la fédération politique, reçoit la confirmation la plus éclatante des principes de l’économie. C’est l’application sur la plus haute échelle des principes de mutualité, de division du travail et de solidarité économique, que la volonté du peuple aurait transformés en lois de l’État.


Que le travail reste libre ; que le pouvoir, plus mortel au travail que la communauté elle-même, s’abstienne d’y toucher : à la bonne heure. Mais les industries sont sœurs ; elles sont des démembrements les unes des autres ; l’une ne peut souffrir sans que les autres pâtissent. Qu’elles se fédèrent donc, non pour s’absorber et se confondre, mais pour se garantir mutuellement les conditions de prospérité qui leur sont communes et dont aucune ne peut s’arroger le monopole. En formant un tel pacte, elles ne porteront point atteinte à leur liberté ; elles ne feront que lui donner plus de certitude et de force. Il en sera d’elles comme dans l’État il en est des pouvoirs, et dans l’animal des organes, dont la séparation fait précisément la puissance et l’harmonie.