Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/240

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est le véritable ami de l’Empire, non pas moi qui ai méchamment recueilli cette idée, qui ensuite l’ai perfidement commentée et sataniquement développée, M. Guéroult continue sur ce mode :


Si, tout en critiquant les actes de ce gouvernement plus souvent que nous n’aimerions à le faire, nous respectons son principe, et si nous croyons qu’il a devant lui une grande mission à remplir, c’est précisément parce que, basé sur la volonté nationale, continuant le premier Empire, non dans ses excès militaires, mais dans son rôle d’organisateur des principes de 89, il est aujourd’hui, de toutes les formes de gouvernement en perspective, celle qui peut le mieux, sans crise, sans bouleversement intérieur, sans cataclysme extérieur, favoriser l’élévation morale, l’émancipation intellectuelle des classes laborieuses et leur avénement au bien-être ; c’est lui qui, populaire et démocratique par son origine, peut le mieux faire triompher en Europe, graduellement et à mesure que les événements le permettront, les principes qui ont prévalu en France et qui font seuls sa force et sa légitimité…


Lors donc que M. Proudhon essaye de lier indissolublement la destinée de l’Empire fondé sur le suffrage universel avec celle du pouvoir temporel repoussé par le vœu des Romains et de toute l’Italie, il fait son métier d’ennemi de l’Empire, son rôle d’apôtre de l’anarchie ; il essaye de compromettre l’Empire avec le passé pour le brouiller plus sûrement avec l’avenir. Ce que faisant, M. Proudhon remplit son rôle et joue son jeu.


M. Guéroult aurait pu se dispenser à mon égard de cette espèce de dénonciation. Je le tiens, jusqu’à nouvel ordre, pour ami dévoué de l’Empire, et ne songe point à lui disputer le privilége des grâces princières ni en Italie, ni en France, pas plus que je ne dispute aux catholiques la fa-