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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/253

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petite. En combinant ces deux morales on pourrait résumer toute la politique des Débats dans cette formule de juste-milieu transcendant et de haute doctrine :


Faut de la Vertu, dit le proverbe, pas trop n’en faut :
Faut de la religion, pas trop n’en faut ;
Faut de la justice, pas trop n’en faut ;
Faut de la bonne foi, pas trop n’en faut ;
Faut de la probité, pas trop n’en faut ;
Faut de la fidélité aux princes, pas trop n’en faut ;
Faut du patriotisme, pas trop n’en faut ;
Faut du courage civique, pas trop n’en faut ;
Faut de la pudeur, pas trop n’en faut.


La litanie ne finirait pas.


Les âmes timorées trouveront ce système peu édifiant. Quelle sorte d’impudence, en effet, quelle lâcheté, quelle félonie, quelle trahison, quelle scélératesse, quel crime contre Dieu et contre les hommes ne se peuvent justifier par ce moyen terme entre la grande et la petite morale ? Mais, après tout, on n’est pas obligé à plus de foi que le charbonnier, ni à plus de sagesse que les proverbes.


Le Journal des Débats tranche du grand seigneur ; il en affecte l’élégance et s’en arroge l’impertinence, se piquant d’être, entre ses confrères, un modèle de bon ton et de bon goût. Ici, j’arrête court le Journal des Débats. Ces façons aristocratiques


N’en imposent qu’aux gens qui ne sont pas d’ici,


comme dit Alceste. C’est de l’argot travesti. On sait, depuis