Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/254

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la révolution de juillet, — n’est-ce point le Journal des Débats lui-même qui l’aurait dit ? — qu’il y a canaille en haut et canaille en bas.


Pour le surplus le Journal des Débats en use avec le fédéralisme italien comme le Pays et la Patrie : il ne discute pas, chose pédantesque, il éreinte.


Demander au Journal des Débats s’il est décoré de Saint-Lazare, après tout ce que j’ai dit sur le principe unitaire en général et sur l’unité italienne en particulier, après ce que chacun sait des sentiments monarchiques, religieux, bourgeois et voltairiens des Débats et de ses antécédents, serait une question sans portée. Pourquoi refuserait-il la décoration ? Est-il démocrate ? La cause de l’unité n’est-elle pas sa cause ? Celle de la monarchie constitutionnelle sa cause ? Quand le Journal des Débats défend ces grandes causes, il combat pro aris et focis ; quoi d’étonnant qu’il reçoive, ici-bas, sa récompense ?


Mais, sans qu’il soit besoin de remonter bien haut dans l’histoire des Débats, on pourrait prouver que la cause de la Papauté est aussi sienne, celle des dynasties légitimes et quasi-légitimes, encore sienne. Le Journal des Débats pourrait porter l’ordre de Saint-Grégoire aussi bien que celui de Saint-Lazare, la croix de Saint-Louis aussi bien que l’étoile de la Légion d’honneur : qui sait s’il ne les possède pas toutes ? Avant que la solidarité bourgeoise fût fondée, avant qu’on eût imaginé la fusion des capitaux, avant la monarchie constitutionnelle et le suffrage