sectaires, que ce qui pourrait à peine s’excuser par la nécessité de sauver la Justice, le plus grand intérêt de l’humanité, soit suffisamment légitimé par la considération d’un système, tel que par exemple l’unité mazzinienne ?
Observons que le républicain fédéraliste n’a point à se tourmenter de ces affreux cas de conscience. Pour lui, le système politique étant exclusivement contractuel, l’autorité subordonnée à la Liberté, le magistrat un être impersonnel en tant que fonctionnaire, et comme homme l’égal de tous les citoyens, il n’a de serment à prêter à personne, il manquerait à la fédération, à son droit et à son devoir, il se rendrait complice de la destruction des libertés publiques, s’il jurait. Et si les circonstances étaient telles qu’il fallût renoncer à la fédération, eh bien alors, ou il s’abstiendrait de toute participation aux affaires, dévorant ses regrets et cachant ses espérances ; ou, s’il croyait son concours nécessaire au prince et à la patrie, il tiendrait son serment.
Dernière conséquence du serment politique et de son corollaire la raison d’État. La raison d’État étant souveraine, ce n’est pas seulement contre un prince, un ministre, un écrivain, déclaré infidèle, qu’un citoyen vertueux tel que Mazzini peut se trouver investi d’une dictature