Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/35

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Sous cet autre régime, le développement de l’État a lieu par accession ou adhésion libre. De même que les citoyens sont censés avoir tous signé le contrat, l’étranger qui entre dans la cité est censé y adhérer à son tour : c’est à cette condition qu’il obtient les droits et prérogatives de citoyen. Si l’État a une guerre à soutenir et devient conquérant, son principe le porte à accorder aux populations conquises les mêmes droits que ceux dont jouissent ses propres nationaux : ce que l’on nomme isonomie. Telle était chez les Romains la concession du droit de cité. Les enfants eux-mêmes sont censés, à leur majorité, avoir juré le pacte ; ce n’est pas en réalité parce qu’ils sont fils de citoyens qu’ils deviennent citoyens à leur tour, comme dans la monarchie les enfants du sujet sont sujets de naissance, ou comme dans les communautés de Lycurgue et de Platon ils appartenaient à l’État : pour être membre d’une démocratie, il faut, en droit, indépendamment de la qualité d’ingénu, avoir fait élection du système libéral.


La même chose aura lieu pour l’accession d’une famille, d’une cité, d’une province : c’est toujours la liberté qui en est le principe et qui en fournit les motifs.


Ainsi, au développement de l’état autoritaire, patriarcal, monarchique ou communiste, s’oppose le développement de l’état libéral, contractuel et démocratique. Et comme il n’y a pas de limite naturelle à l’extension de la monarchie, ce qui dans tous les temps et chez tous les peuples a suggéré l’idée d’une monarchie universelle ou messianique, il n’y a pas non plus de limite naturelle à l’extension de l’état dé-