Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avait bien mérité de la patrie, dont le civisme, le désintéressement, la modestie seront relevés par l’histoire impartiale. Pourquoi cette injustice de l’élection ? parce que le général Cavaignac, fatalité ! avait dû combattre, au nom de l'ordre et de la loi, la révolution dans le socialisme ; parce qu’ensuite il se présentait, au nom de la révolution, comme adversaire des partis dynastiques, et franchement républicain parce que, enfin, devant cette rigidité à la fois constitutionnelle et républicaine le nom de Bonaparte se levait, pour les masses comme une espérance de révolution plus prompte, pour les partisans de l’autel et du trône qui les poussaient comme une espérance de contre-révolution. Révolution, contre-révolution, le oui et non, qu’importe ? c’est toujours la même passion qui agite, la même idée qui dirige.

Contre qui est entreprise plus tard la guerre de Rome ? contre Mazzini ? Allons donc ! ceux qui firent décréter la guerre de Rome étaient tout aussi démocrates que Mazzini. Comme Mazzini, comme Rossi, ils portaient écrit sur leur drapeau : Séparation du spirituel et du temporel ! Gouvernement laïc et libre ! La révolution de Rome a été faite contre la révolution sociale.

Contre qui est votée la loi du 31 mai ? — contre la révolution.

Comment, en 1849 et 1850, l’élu de cinq millions et demi de suffrages parvient-il à se dépopulariser ? par son alliance avec les réacteurs. Comment ensuite recouvre-t-il sa popularité ? en affirmant le suffrage universel, voix, on le suppose, de la révolution. Le peuple, en 1851, a reçu Louis Bonaparte