loin qu’il est possible, et centraliser à part chaque faculté ; organiser le suffrage universel suivant son genre et son espèce, dans sa plénitude, et rendre au peuple l’énergie, l’activité qui lui manquent.
Tel est le principe : pour le démontrer, pour expliquer le mécanisme social, je n’ai que faire désormais de raisonnements ; les exemples suffiront. Ici, comme dans les sciences positives, la pratique c’est la théorie ; l’observation exacte du fait est la science même.
Depuis bien des siècles, le pouvoir spirituel a été séparé, dans la limite reçue, du pouvoir temporel.
J’observe en passant que le principe politique de la séparation des pouvoirs, ou des fonctions, est le même que le principe économique de la séparation des industries, ou division du travail : par où nous voyons poindre déjà l’identité de la constitution politique et de la constitution sociale.
Je ferai remarquer en outre, que plus une fonction, industrielle ou autre, contient en soi de réalité et de fécondité ; plus elle grandit, se réalise et devient productive par la séparation et la centralisation : en sorte que le maximum de puissance d’une fonction correspond à son plus haut degré de division et de convergence, le minimum au plus bas degré. Indivision et impuissance sont ici termes synonymes. La séparation et la centralisation, tel est donc le double critérium au moyen duquel on reconnaît si une fonction est réelle ou fictive.
Or, non seulement les pouvoirs temporel et spirituel, et la plupart des fonctions politiques, n’ont point été distingués et groupés suivant les lois de l’économie ; mais nous allons voir encore que ces pouvoirs et ces fonctions, loin de se fortifier par les principes d’organisation qu’on invoque pour eux, dépérissent au contraire et s’annihilent par cette organisation même, si bien que ce qui, d’après la théorie, doit faire vivre l’autorité, est précisément ce qui la tue.