on ne découvre pas d’issue, on se rejette dans les moyens termes. Le directoire dure cinq ans, après lesquels il se dissout dans le consulat.
Bonaparte, alors, parfaitement édifié sur la valeur du gouvemement représentatif, après avoir vengé les injures de la Révolution et rétabli l’ordre, nous ramène au despotisme, l’extrême aboli en 89. Le sentiment national se soulève ; on le force d’abdiquer sous le feu de l’ennemi : le Pouvoir impérial, devenu réfractaire à la révolution, suspect aux classes moyennes, est traité en 1814 comme l’avait été 21 ans auparavant le pouvoir féodal.
Une charte est donc négociée entre Louis XVIII et la Nation, sur les bases du traité de 91. Bientôt, malgré la rude leçon de 1815 , la royauté restaurée se montre plus que jamais intolérante, illibérale ; la réaction va croissant ; mais la révolution la devance. Au défi du prince, le Peuple répond par la victoire de juillet. Un plébéien pose cet adage, qui doit prévenir dorénavant toute équivoque : Le Roi règne et ne gouverne pas. Louis-Philippe accepte la condition ; bientôt il essaie de l’éluder. À son tour il succombe : sa fuite est pour le Peuple une mise en demeure de se gouverner lui-même directement, puisqu’il ne veut pas qu’un roi le gouverne. En réponse à cette sommation, nous avons fait la Constitution de 1848, et nommé président Louis Bonaparte : c’est ce qu’on appelle république modérée et constitutionnelle, une transaction encore, un juste-milieu, un moyen terme.
Maintenant où en sommes-nous ? Quel est, après quatre ans, l’état des choses ? Le suffrage universel a-t-il exprimé, comme on l’espérait, le consentement national ? Le pouvoir est-il facile aux citoyens ? La classe moyenne a-t-elle obtenu ses garanties et son équilibre ?
Le suffrage universel et direct, consulté à trois reprises consécutives, a donné les produits les plus contre-révolu-