Envers les travailleurs, l’initiative de toutes les mesures générales qui peuvent affecter le bien-être et l’éducation des masses lui revenait : organisation de l’apprentissage ; soutien, amélioration, équilibre des salaires ; facilités offertes à l’étude ; police et garantie des subsistances, diminution des loyers, admission des ouvriers en participation des bénéfices, création d’un patrimoine populaire, élévation et équation progressive de toutes les classes de citoyens…
Envers l’État, il lui appartenait de procurer, au moyen d’une baisse soutenue des fonds publics, motivée sur le développement d’une commandite lucrative, l’amortissement de la dette ; de régir la douane, l’impôt, la diplomatie ; de couvrir les emprunts, d’empêcher l’aliénation du domaine, et de mettre un frein au favoritisme des subventions, concessions, octrois de priviléges et de primes, qui sont la ruine des gouvernements et le chancre des sociétés.
Pour une bourgeoisie intelligente, généreuse et probe, la Bourse eût été le parlement duquel seraient émanés chaque jour des décrets plus efficaces que toutes les ordonnances des ministres et les lois votées par quatre cent cinquante-neuf représentants. Il n’est police, armée ni tribunaux qui eussent pu se comparer à cette force de la spéculation pour le maintien de l’ordre. Sous un tel régime, le pays avait la possession absolue de lui-même : la non-confiance devenait impossible.
La bourgeoisie, il faut l’avouer, est loin d’avoir compris ces hautes et nobles fonctions. Saisie d’une fièvre de spéculation agioteuse, avide de concessions, de subventions, de priviléges, de primes et de monopoles, elle a considéré la fortune publique comme une proie qui lui était dévolue ; l’impôt comme une branche de son revenu ; les grands instruments du travail national, chemins de fer, canaux, usines, comme les gages de son parasitisme ; la propriété, comme un droit de rapine ; le commerce, l’industrie, la Banque, comme des façons naturelles d’exploiter le peuple et de pressurer le pays. À force de prélibations, d’anticipations, de réalisations, d’usures, d’escomptes, elle donne au monde le spectacle d’un débauché qui, au lieu de faire valoir en