ridique et toutes vos mystifications représentatives ; je ne veux ni de l’encensoir de Robespierre, ni de la baguette de Marat ; et plutôt que de subir votre démocratie androgyne, j’appuie le statu quo. Depuis seize ans, votre parti résiste au progrès et arrête l’opinion ; depuis seize ans, il montre son origine despotique en faisant queue au pouvoir à l’extrémité du centre gauche : il est temps qu’il abdique ou qu’il se métamorphose. Implacables théoriciens de l’autorité, que proposez-vous donc que le gouvernement auquel vous faites la guerre ne puisse réaliser d’une façon plus supportable que vous ?
Le système de M. Blanc se résume en trois points :
1o Créer au pouvoir une grande force d’initiative, c’est-à-dire, en langage français, rendre l’arbitraire tout-puissant pour réaliser une utopie.
2o Créer et commanditer aux frais de l’état des ateliers publics.
3o Éteindre l’industrie privée sous la concurrence de l’industrie nationale.
Et c’est tout.
M. Blanc a-t-il abordé le problème de la valeur, qui implique à lui seul tous les autres ? il ne s’en doute seulement pas. — A-t-il donné une théorie de la répartition ? Non. — A-t-il résolu l’antinomie de la division du travail, cause éternelle d’ignorance, d’immoralité et de misère pour l’ouvrier ? Non. — A-t-il fait disparaître la contradiction des machines et du salariat, et concilié les droits de l’association avec ceux de la liberté ? Tout au contraire, M. Blanc consacre cette contradiction. Sous la protection despotique de l’état, il admet en principe l’inégalité des rangs et des salaires, en y ajoutant, pour compensation, le droit électoral. Des ouvriers qui votent leur règlement et qui nomment leurs chefs ne sont-ils pas libres ? Il pourra bien arriver que ces ouvriers votants n’admettent parmi eux ni commandement, ni différence de solde : alors comme rien n’aura été prévu pour donner satisfaction aux capacités industrielles, tout en maintenant l’égalité politique, la dissolution pénétrera dans l’atelier, et, à moins d’une intervention de la police, chacun retournera à ses affaires. Ces craintes ne paraissent ni sérieuses