Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

politique intérieure des États, le même développement historique nous a fait aboutir à la liberté et à l’égalité. Mais les gouvernements sont par nature stationnaires, immobilistes, opposés au développement historique ; ils ne s’accommodent ni de la liberté ni de l’équilibre : c’est pour cela qu’il leur faut des armées et qu’ils font des dettes, c’est pour cela que les deux tiers des subsides qu’ils nous imposent servent à payer leur politique malheureuse.


5e règle : Suppression des dotations, listes civiles,
retraites, pensions, de toute dépense ayant un caractère de faste
et de privilège. — Observation sur l’instruction publique
en France et aux États-Unis.


Dans les monarchies, tant constitutionnelles qu’absolutistes, cette règle semble destinée à rester à tout jamais lettre close : elle ne peut être comprise, et encore ! que par des républicains.

Que l’État assure à ses fonctionnaires une existence égale, en moyenne, à celle des producteurs, ce n’est que justice. Mais aller au delà, c’est dépasser la limite du droit, qui considère l’impôt comme un échange ; c’est payer les services plus qu’ils ne valent, provoquer dans la population l’amour des emplois, et créer dans le personnel gouvernemental un intérêt contraire à celui de la nation. « Qu’est-ce qui revient à l’Angleterre, demandait J.-B. Say, d’une pension annuelle de 13,000 liv. st. (325,000 fr.) au duc de Wellington qui, indépendamment d’une fortune considérable, jouit encore de plusieurs gros traitements ? —