Les théoriciens de l’école monarchique ne l’entendent pas ainsi… À ce mot, école monarchique, je suis arrêté par mon libraire, qui m’avertit d’être sur mes gardes, et, quand je combats un système, une école tout au plus, de ne pas exciter, ou paraître exciter au mépris et à la haine du gouvernement. À cette observation du prudent bibliopole, je réponds : Que l’équivoque ici n’est pas possible ; que la critique d’un système n’implique point la haine à une dynastie ni à un gouvernement ; que lorsque je parle d’école monarchique, à propos de recrutement militaire, je parle d’une chose qui remonte plus haut que l’Empire, plus haut même que Jésus-Christ ; que cette école n’est point essentielle au gouvernement impérial, puisque, si elle fut suivie par les Césars, elle ne le fut pas par Charlemagne ; qu’à plus forte raison n’est-elle point essentielle à la dynastie des Bonaparte, établie sur le suffrage universel, marchant, de son aveu, au rétablissement des libertés et des garanties constitutionnelles, et qui pourrait fort bien, un jour ou l’autre, arborant l’olivier pacifique à la place du laurier belliqueux, abandonnant son système de recrutement et d’armée permanente, se poser comme l’incarnation et l’organe d’un régime d’égalité fiscale et de paix. C’est à cela que la poussent bon nombre de ses conseillers ; c’est l’espérance qu’elle-même, à plusieurs reprises, a fait naître. En quoi, je le demande, combattant une routine retenue du vieux droit divin monarchique et de la politique de Machiavel, serais-je coupable