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Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/168

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matricules. Il en est de même de l’électeur. Son vote n’a de valeur réelle, je ne dis pas de valeur morale, contre le pouvoir, que s’il représente une force réelle : cette force est celle de la propriété. Donc, pour en revenir au suffrage universel, au système des électeurs sans avoir, de deux choses l’une : ou ils voteront avec les propriétaires, et alors ils sont inutiles ; ou bien ils se sépareront des propriétaires, et dans ce cas le Pouvoir reste maître de la situation, soit qu’il s’appuie sur la multitude électorale, soit qu’il se range du côté de la propriété, soit que, plutôt, se plaçant entre deux, il s’érige en médiateur et impose son arbitrage. Conférer au peuple les droits politiques n’était pas en soi une pensée mauvaise ; il eût fallu seulement commencer par lui donner la propriété.


§ 2. — Abstention de toute loi réglementaire en ce qui concerne la possession, la production, la circulation et la consommation des choses. Analogies de l’amour et de l’art. Mobilisation de l’immeuble. Caractère du vrai propriétaire.

Si le lecteur a compris ce qui vient d’être dit, au point de vue politique, de la propriété, savoir : d’un côté, qu’elle ne peut être un droit que si elle est une fonction ; d’autre part, que c’est dans l’abus même de la propriété qu’il faut chercher cette fonction, il n’aura pas de peine à saisir ce qui nie reste à dire des fins de la propriété au point de vue de l’économie publique et de la morale : ce qui me permettra d’être plus bref.

Quand je dis que les fins de la propriété, que sa fonctionnalité,