sur l’institution, je crois utile de résumer. ici mes études antérieures.
§ 2. — Résumé de mes travaux antérieurs sur la propriété.
En 1840, lorsque j’ai publié mon premier Mémoire sur la propriété, j’ai eu soin de la distinguer de la possession ou simple droit d’user. Quand le droit d’abuser n’existe pas, quand la société ne le reconnaît, pas aux personnes, il n’y a pas, disais-je, de droit de propriété ; il y a simplement droit de possession. Ce que je disais dans mon premier mémoire, je le dis encore aujourd’hui - le propriétaire d’une chose, — terre, maison, instrument de travail, matière première ou produit, peu Importe, — peut être une personne ou un groupe, un père de famille ou une nation : dans un cas comme dans l’autre, il n’est vraiment propriétaire qu’à une condition c’est d’avoir sur la chose une souveraineté absolue c’est d’en être exclusivement le maître, dominus c’est que cette chose soit son domaine, dominium.
Or, en 1810, j’ai nié carrément le droit de propriété. Tous ceux qui ont lu mon premier mémoire savent que je le niais pour le groupe comme pour l’individu, pour la nation comme pour le citoyen : ce qui excluait de ma part toute affirmation communiste ou gouvernementaliste. — J’ai nié le droit de propriété, c’est-à-dire le droit d’abuser sur toutes choses, même sur celles que nous appelons nos facultés. L’homme n’a pas plus le droit d’abuser de ses facultés que la société d’abuser