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Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/36

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Personne ne peut dire qu’il produit seul. Le forgeron, le tailleur, le cordonnier, etc., etc., coopèrent avec le cultivateur au labourage de la terre, de même que le cultivateur coopère à la fabrication de leurs produits. Le manœuvre est coopérateur dans le travail de l’ingénieur, comme celui-ci est coopérateur dans le sien.

En affirmant dans mon premier mémoire qu’a égalité de travail, les salaires doivent être égaux entre toutes les professions, j’avais oublié de dire deux choses : la première, que le travail se mesure en raison composée de sa durée et de son intensité ; la seconde, qu’il ne faut comprendre dans le salaire du travailleur ni l’amortissement de ses frais d’éducation et du travail qu’il a fait sur lui-même comme apprenti non payé, ni la prime d’assurance contre les risques qu’il court, et qui sont loin d’être les mêmes dans chaque profession : risques de chômage et de déclassement, d’infirmité et de mort ; ce dernier risque, parce que le père de famille doit pourvoir, même après sa mort, à l’existence de sa femme-et de ses enfants mineurs.

J’ai réparé ces divers oublis dans mon second Mémoire (1841), dans l’Avertissement aux propriétaires (1842) et dans la Création de l’ordre (1843). « Pour établir l’égalité entre les hommes, disais-je à M. Blanqui dans mon second Mémoire, il suffit de généraliser le principe des sociétés d’assurance, d’exploitation et de commerce. » Dans les sociétés d’exploitation et de commerce, — tous les comptables sont