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siens et les Pémaniens, qui uno nomine Gérmani[1] appellantur, ainsi que les Segniens et les Éburons.

Ces derniers habitaient les deux rives de la Meuse, la plus grande partie cependant demeuraient entre ce fleuve et le Rhin. Un auteur anonyme a prétendu que le nom des Éburons dérive de Eburland, pays ultérieur, savoir au-delà de la Meuse ; un autre a prétendu qu’il dérive du mot Heiburen, habitants de bruyères ; enfin Mr. C. R. Hermans dans une brochure qui a vu le jour à Bois-le-Duc, il y a une couple d’années, s’efforce de démontrer, que les Éburons n’étaient autres que les habitants de l’Eifel (en Prusse) et les Atuatici, les anciens habitants d’Aix-la-Chapelle, laquelle ville, à son avis, se trouverait sur l’emplacement d’Atuatuca.

Il paraît que les Éburons n’avaient point de villes, mais qu’ils demeuraient répandus dans leurs forêts ou dans des bourgades.

Presqu’au milieu de leur pays se trouvait pourtant une forteresse, nommée Atuatuca (id Castelli nomen est, hoc fere in mediis Eburonum finibus, Cæsar lib. 6, cap. 32), dont les Romains avaient fait une place d’armes.

On l’a placée à Aix-la-Chapelle, à Juliers, à Fauquemont, à Maestricht, à Wittem, à Waroux et à Tongres.

Pour lors règnaient sur les Éburons deux chefs : Cativulcus et Ambiorix, le premier vieillard, le second dans la fleur de l’âge, et ayant la direction principale des affaires.

Il paraît que d’abord ils s’étaient jetés dans les bras de Cæsar, qui les affranchit du tribut qu’ils devaient payer aux Atuatiques, et qui avait délivré leurs ôtages ; mais bientôt ils se lassèrent du joug romain et devinrent

  1. Germani signifie hommes de guerre, de Ger et mannen.