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les plus dangereux ennemis du conquérant du monde.

De concert avec Induciomarus, chef des Trévires, Cativulcus et Ambiorix forment le projet de détruire pendant l’hiver les légions romaines. Pour cacher leurs desseins, ils vont recevoir aux limites de leur pays les troupes romaines sous les ordres des tribuns Titurius Sabinus et Aurunculeius Cotta qui venaient camper à Atuatuca, et font même amener du blé nécessaire pour leur camp. Mais les Romains y étaient à peine depuis quinze jours qu’ils furent attaqués par les Éburons. Ceux-ci ayant été repoussés, leur chef Ambiorix eut recours à la ruse. Prétextant qu’il avait à communiquer des choses importantes, il demanda et obtint une entrevue avec des députés Romains auxquels il commença par protester de son attachement à Cæsar, leur disant ensuite qu’il ne les avait attaqués, que malgré lui ; que ses peu de forces en étaient la preuve ; que c’était sa nation avec laquelle son autorité était partagée, qui l’y avait forcé ; que même, par amitié et reconnaissance, il leur devait donner avis qu’un corps de Germains était en route pour rejoindre ses compatriotes dans deux jours ; et qu’ils devaient voir, s’il n’était pas préférable de gagner le camp de Cicéron ou celui de Labiénus ; que, quant à lui, il leur accorderait le libre passage par son pays, qui serait ainsi soulagé du fardeau des quartiers d’hiver.

Quand les tribuns eurent connaissance de cet avis, ils le portèrent au conseil, où les uns avec Cotta, voulaient qu’il n’y fallait avoir égard, tandis que les autres avec Sabinus voulaient décamper, sous prétexte que les Éburons seuls ne les auraient osé attaquer. Ce dernier avis ayant prévalu, les ordres furent donnés pour partir de grand matin.

Cependant Ambiorix attentif à ce qui se passait dans le camp romain, jugeant par le mouvement qui s’y faisait, que les Romains allèrent se retirer, posta son armée en deux