la puissance surpasse le symptôme de la maladie naturelle. C’est cette espèce d’exagération, ce surcroît de la maladie thérapeutique que l’on désigne sous le nom d’aggravation homœopathique.
Il résulte que la guérison se produit par une véritable substitution, qui a pour effet de remplacer une maladie souvent grave et de longue durée par une affection légère et bénigne qui disparaît promptement d’elle-même, dès qu’elle a éteint l’ensemble des symptômes préexistants, c’est-à-dire la maladie naturelle.
Cette propriété curative des médicaments repose donc sur la ressemblance des symptômes qu’ils produisent avec ceux de la maladie existante : ainsi, après l’administration du remède homœopathique, la force vitale devenant plus malade qu’elle ne l’était dans la maladie naturelle, se trouve obligée de déployer plus de force, plus d’énergie contre cette maladie que l’on a produite artificiellement ; mais l’affection de la puissance médicinale qui la désaccorde ayant peu de durée[1], elle ne tarde pas à en triompher.
Enfin, pour rendre ce système plus solide et montrer davantage l’efficacité et la justesse de ses opinions, Hahnemann cite des exemples à l’appui, en faisant intervenir certaines maladies qui ont la propriété d’en guérir une foule d’autres, caractérisées toutefois par des symptômes semblables aux leurs. C’est ainsi qu’il relate les expériences de Dezoteux et Leroy relativement à la vaccine. Or, d’après les travaux de ces auteurs, on sait que la vaccine jouit de la propriété de guérir certains accidents de la petite vérole, tels que l’ophtalmie, surdité, etc.
La propriété morbifique des médicaments homœopathiques est à peu près constante, car on peut produire une maladie artificielle quelles que soient les conditions de l’individu. Il
- ↑ Les maladies naturelles, syphilis et psore, ayant au contraire une action très-longue, ne peuvent jamais être vaincues par la force vitale.