En effet, pour avoir une idée de tout ce qu’il y a d’extravagant dans l’idée d’Hahnemann, qu’il nous suffise de rapporter le calcul qui a été donné par M. Pavini, de Naples. Ce docteur a compté combien il faudrait d’alcool pour arriver à la 30me ou 40me dilution d’une goutte de médicament : « La 1re dilution d’une goutte de teinture de camomille par exemple, exigerait cent gouttes d’alcool ; la 2me dix mille gouttes ou environ une livre ; la 3me cent livres ou environ un baril ; la 4me cent barils ; et d’encore en encore, la 9me autant d’alcool que pourrait en contenir le lac d’Agnano ; la 12me un million de lacs Agnano ; la 17me dix mille mers Adriatique ; la 30me autant d’alcool que pourraient en contenir le globe terrestre, tout nôtre système planétaire et peut-être toutes les étoiles de première et de deuxième grandeur que l’on peut découvrir dans une belle nuit d’été. À quoi il faudrait ajouter pour la 40me dilution toutes les constellations que l’on découvre de l’un à l’autre pôle (Lettre de Beugnot). »
Ces calculs, approximatifs bien entendu, donnent une idée de l’étrange conception de l’école homœopathique sur la division des médicaments. Et cependant voilà que les homœeopathes sont d’accord pour considérer de tels médicaments comme propres à guérir et comme pouvant produire des effets désastreux entre des mains peu expérimentées.
Rien n’est curieux comme la pharmacie d’un homœopathe. Tous les petits flacons et globules renfermant à eux tous à peine un scrupule de médicament ont l’aspect le plus divertissant. J’ai connu un médecin facétieux, dit Bourdon, qui, s’adressant à un homœopathe convaincu lui proposa d’avaler dans une seule séance toute sa pharmacie !
Le médecin de Leipzig croit pouvoir assimiler l’action de ses médicaments aux agents physiques chaleur, lumière, électricité. Nous sommes d’accord avec lui pour considérer ces trois éléments comme des forces puissantes sans poids appréciable.