sa puissante action morigène, devient d’autant moins actif qu’il se trouve dilué dans une quantité plus grande d’eau. Il se comporte donc comme tous les autres agents de la nature et il ne pouvait faire exception à cette règle ; car s’il en était autrement, si les virus se comportaient comme les médicaments sous les coups répétés des dilutions, des divisions, l’eau des fleuves venant des grandes villes devrait renfermer des principes immatériels de maladies diverses, jouissant d’une activité proportionnelle à la masse d’eau ; et c’est dans la mer que devraient se trouver réunis tous ces principes à leur maximum d’intensité. Heureusement qu’il n’en est rien ; et à cet égard voilà entre les virus et les médicaments une différence capitale : tandis que la force de ceux-ci s’accroît par la dilution, celle des matières virulentes s’accroît par leur état de concentration. Leur activité appartient donc à la masse entière.
Est-ce là la seule différence ? Il y en a encore une autre non moins grande : ainsi les virus ont la propriété de se reproduire par une véritable repullulation. Tout le monde sait en effet qu’il suffit d’une seule molécule virulente introduite dans le système circulatoire, pour voir en peu de jours toutes les humeurs du corps transformées. Comment cette régénération si rapide peut-elle se produire ? C’est là un point qui n’a pas encore été démontré, mais peu nous importe, le résultat est palpable. Est-ce que maintenant les homœopathes essaieraient d’établir une similitude entre le mode d’action des médicaments dynamisés et celui des virus ? Nous ne le croyons pas, car s’il en était ainsi, on verrait bientôt qu’une particule dynamisée d’or ou d’argent se reproduisant par repullulation dans l’organisme soumis à l’action homœopathique de ces substances, serait bientôt à un degré de multiplication telle, que tous les tissus de l’organisme s’en trouveraient imprégnés : et les homœopathes auraient ainsi la propriété de faire charrier des métaux précieux !