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Page:Pujo - Phyllis, 1922.djvu/182

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PHYLLIS

autour du parc, mais Bridge et ses chiens ont fait bonne garde. Bridge, comme moi, est tout dévoué à Madame… et la « personne » n’a pas pu entrer.

J’eus un sourire content, tandis que Mrs. Hedgins frottait lentement ses mains sèches l’une contre l’autre.

— Eh bien, que se passe-t-il ici depuis mon départ ? demandai-je un moment après.

— Oh ! Madame, c’est une pitié quand la maîtresse de maison n’y est pas ! Malgré tous mes efforts, je n’arrive pas à les gouverner ! Anna est une mauvaise langue qui monte la tête à Thomas et à la cuisinière, je n’en puis venir à bout, et puis il y a un coulage… Ce serait bon, vraiment, si Madame se montrait quelquefois.

— Oui, je viendrai de temps en temps. Et pour commencer, mistress Jane, vous ferez leur compte à Anna et à Thomas. Ils partiront.

— Bien, Madame.

— Gardez la cuisinière, parce que sa cuisine est bonne. Elle se calmera après le départ des autres. Ne cherchez pas d’autre femme de chambre, ni d’autre valet de pied pour le moment. Nous verrons plus tard. Est-ce que M. Carrington a donné des instructions à l’intendant, M. Foster ?

— Non, Madame, presque rien. Il a dit avant de partir que s’il rentrait de l’argent des fermages, on l’envoie au banquier, à Londres. C’est tout.

— Vous direz à M. Foster qu’il vienne chaque semaine ici, le lundi matin, comme par le passé. Je le recevrai dans le cabinet, à la place de mon mari.

Je me levai avec un grand air de dignité et je m’aperçus que la femme de charge me regardait d’un air ému, sans pouvoir prononcer un mot.

— Vous direz aussi au jardinier qu’il apporte ses comptes. Je le recevrai après M. Foster. S’il y a quelque chose à faire au sujet des chevaux, le premier cocher pourra me parler également. Au revoir, chère mistress Hedgins, soignez-vous bien ! Voulez-vous avoir l’obligeance de sonner pour qu’on attelle mes poneys ?

Quelques minutes plus tard, je descendais l’avenue au trot de mes poneys. Ils avaient été fort privés d’exercice et ils tiraient sur les guides. Derrière moi se tenait le petit groom Jack que j’avais l’intention de garder à Summerleas avec l’attelage.

J’arrivais à la jonction des chemins de Carston et de Summerleas quand je vis arriver en face de moi, venant de Carston, une automobile qu’une femme conduisait elle-même.

Elle m’avait reconnue avant que je ne la visse ;