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Page:Pujo - Phyllis, 1922.djvu/60

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PHYLLIS

À ma vive surprise, il répondit avec énergie :

— Oh ! combien vous avez, raison, ma chérie. Ce n’est jamais plus beau qu’à cette époque de l’année.

— L’époque de la cueillette des noisettes, Mark…

Ce fut irrésistible.

Il vint auprès de moi et, me prenant contre lui, il me dit en baisant mes cheveux fous :

— Voulez-vous que nous rentrions, mon aimée ? Pas immédiatement, nous avons des engagements pour cette semaine. Un dîner mercredi soir, vendredi encore l’Opéra et mardi prochain la Comédie-Française. Nous pourrions attendre…

— Oh ! non, n’attendons rien, m’écriai-je. Partons tout de suite. C’est ce soir que je veux partir. Il me tarde de revoir maman, Billy et les autres, et puis, vous savez, fis-je d’un ton caressant, que je connais à peine, encore, notre « home ».

Je lui souriais en parlant et je constatai avec plaisir qu’il écoutait avec joie ma proposition.

— Eh bien ! ma chérie, c’est facile à arranger. Quelques coups de téléphone…

« En somme, si cela vous fait plaisir, l’année prochaine nous ferons un second voyage de noces et nous reviendrons visiter ce que nous n’avons pu voir cette fois-ci. Et puis, ajouta-t-il pour lui-même, c’est l’époque de la chasse, oui, je crois qu’il est temps de rentrer.

Et il me quitta pour s’occuper du départ.


Strangemore, 2 novembre.

Je retrouve ici mon album que j’avais quitté à Paris au matin de notre départ précipité.

Cependant, malgré notre hâte de rentrer dans nos foyers, nous nous arrêtâmes une quinzaine à Londres, où mon mari désirait me présenter à quelques anciens amis de la famille, et à des parents plus ou moins proches.

Nous n’avons pu voir ma belle-sœur et son mari, sir James, ils reviennent du Canada où ils ont fait un long séjour et on les attend d’un moment à l’autre.

Cousins, tantes, oncles et amis étaient nombreux et, pour la plupart, si simples et agréables que je fus très vite apprivoisée et trouvai ma nouvelle famille bien moins intimidante que je ne le craignais.

Cependant : une épine au milieu de toutes ces roses.

Lady Blanche Going chez qui nous avons passé une semaine est, parmi les cousines de mon mari, celle qui m’intéresse le plus, bien qu’à franchement