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Page:Puyjalon - Récits du Labrador, 1894.djvu/118

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RÉCITS DU LABRADOR

d’août arrivé, chaque chef de famille commence à se préoccuper des provisions qui lui seront utiles pour son hivernement et celui des siens dans le bois. Communément ils trouvent les postes de la Baie d’Hudson et certains marchands libres disposés à leur faire les avances nécessaires. Ces avances, qui se composent ordinairement de farine, de lard, de beurre, de thé, de tabac et surtout de munitions nombreuses, sont soldées en pelleteries au retour. À la fin du mois d’août ou au commencement de septembre, hommes, femmes et enfants gagnent, en barge ou en canot, l’entrée des rivières qu’ils ont choisies pour remonter vers l’intérieur des terres et chacun s’achemine, tantôt en naviguant, tantôt en portageant, vers le territoire de chasse de son élection. Quelques sauvages ont adopté la tente en coton américain, d’autres ont conservé l’ancien mode de campement et se servent encore de la cabane conique recouverte d’écorce de bouleau. Dans ce cas, l’écorce qui sert de couverture est portagée de campement en campement et, à moins d’accident, abrite la famille toute la saison de chasse.

Lorsque un chasseur montagnais a plaqué un chemin de tenture, ce chemin reste sa propriété exclusive jusqu’au jour où il croit devoir l’abandonner pour toujours.