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RÉCITS DU LABRADOR

Il en est à peu près de même pour les cabanes de castor, qui sont la propriété indiscutée du premier chasseur qui, les ayant découvertes, a eu le soin de les plaquer, c’est-à-dire de marquer d’une entaille plate quelques-uns des arbres environnants.

Ces lois sont respectées et adoptées également par les chasseurs blancs et les violer serait s’exposer à de redoutables querelles.

Les sauvages emploient peu de pièges de fer. Ils sont trop lourds et d’un transport trop pénible, surtout à de très longues distances ; aussi usent-ils de préférence du fusil et des attrapes, qu’ils excellent à édifier.

Ils sont peu jaloux de la pelleterie dont la chair ne se mange pas, mais tiennent beaucoup à conserver pour leur usage exclusif, le castor dont ils sont friands et dont la peau appréciée leur assure un bénéfice très réel dès leur retour à la mer. On conçoit que les aliments qu’ils se procurent sur le littoral avant leur départ ne peuvent être de bien longue durée et il arrive souvent, lorsque le caribou, le porc-épic, le castor, le lièvre et le poisson leur font défaut, qu’ils éprouvent de terribles privations. Quelquefois, ils meurent de faim, et bien des familles sont parties pour le bois qui ne sont jamais revenues.

Les chasseurs montagnais vont tendre