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RÉCITS DU LABRADOR

Très versé dans la connaissance des nations sous-marines, dont il a étudié les habitudes, les besoins et les susceptibilités en Angleterre, il ne peut avoir négligé l’aimable membre de la famille des scombéroïdes dont je déplore l’absence, et il va s’efforcer — soyez-en sûr — d’user de ses relations étendues et de ses études pour fléchir la juste colère du maquereau et le ramener parmi nous. Mais une fois de retour, il sera bon, peut-être, de protéger avec soin un animal aussi susceptible et d’interdire rigoureusement aux goëlettes américaines — trop souvent parées des couleurs des provinces maritimes — de le poursuivre désormais avec toute l’âpreté des anciens jours. Il eût été parfait, dira-t-on, de commencer par cette sage mesure et je suis convaincu que le député de Gaspé — un maître en fait de pêcheries — partage cette manière de voir, mais il a tort. Il ignore toutes les joies que l’on éprouve à commettre les plus énormes bêtises, surtout quand elles sont à peu près irréparables. Je le plains.

Le maquereau a fait pendant quelques années l’objet d’un commerce des plus fructueux. Il s’en prenait dans le golfe des milliers et des milliers de barils que l’on dirigeait, pour la majeure partie, vers les ports des États-Unis.

La préparation de ces poissons était assez