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RÉCITS DU LABRADOR

ger la partie qui en tapisse le fond et sur laquelle reposent directement les œufs, partie d’autant plus facile à ménager qu’elle est toujours salie par les déjections de la couveuse, trop brusquement effrayée par les chasseurs.

Le commerce des duvets et des plumes est un commerce prospère en d’autres régions moins favorisées comme matière première que notre Labrador canadien. Cela est étrange, n’est-ce pas ? Mais cela est ainsi, grâce à l’impuissance des lois.

Je me flatte, tout en le déplorant, de n’avoir jamais été législateur. Cependant, il doit m’être permis de penser que l’initiative individuelle eût été le plus efficace des topiques que l’on pût appliquer à un état de choses si déplorable.

Pourquoi ne pas avoir loué ou vendu aux personnes désireuses de se livrer à l’industrie des plumes et des duvets, certaines étendues du littoral fréquentées par les eiders ? L’intérêt des exploitants eût été, il me semble, un sûr garant de la conservation de cet oiseau précieux ; et son accroissement, le but de tous leurs efforts : cet accroissement constituant d’une manière évidente le gage le plus complet d’une augmentation de revenu.

Si la pensée que je viens d’exprimer était assez fertile pour être jugée un jour digne