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RÉCITS DU LABRADOR

sont agités. Dans ces conditions, si l’on se met à la poursuite de l’un de ces animaux, il ne tarde pas à plonger. Vous lancez alors votre canot à toute vitesse dans la direction qu’il a prise, et lorsqu’il reparaît vous le visez à la tête, au côté de la tête s’il est possible, et vous le tuez si vous n’êtes pas trop mauvais tireur. On conçoit, sans qu’il soit besoin de l’expliquer, qu’il est souvent nécessaire de poursuivre un loup-marin assez longtemps et de lui faire faire de nombreux plongeons avant de le tirer à bonne portée.

On se sert également du fusil à l’affût sur les roches, où l’on cherche à l’attirer en imitant ses allures. Quelques chasseurs sont tellement habiles dans ce genre de chasse et l’imitent avec une telle perfection, qu’ils parviennent presque toujours à l’amener assez près pour le tuer, pour ainsi dire, à bout portant. La roche qui sert d’affût dans cette circonstance doit être choisie en eau peu profonde, sans cela on s’exposerait à perdre l’animal, qui pourrait couler au fond avant qu’on ait eu le temps de s’en emparer.[1]

Les filets appelés chaudenettes ont des

  1. À certaines époques, le loup-marin moins chargé de graisse s’engloutit très vite, surtout lorsqu’il est tué raide, et, s’il a été tiré à grande distance, il disparaît avant qu’on ait pu l’approcher d’assez près pour le saisir avec la main ou le harponner.