Page:Puyjalon - Récits du Labrador, 1894.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
RÉCITS DU LABRADOR

sert de véhicule est tournée le poil en dehors.

Un homme vigoureux ne saurait traîner sur la glace plus d’un seul de ces paquets à la fois.

Rendus à bord ils sont défaits et les peaux sont arrimées à fond de cale, les unes sur les autres, poil contre poil et lard sur lard. La dépouille des capuchons est souvent si pesante qu’elle nécessite l’emploi du palan pour être embarquée et déposée dans la soute.

Dans le deuxième cas, c’est-à-dire quand le champ de glace est morcelé ou divisé par de longues fissures, on préfère la chasse au fusil. Les fusils en usage sont à un seul ou à deux canons, mais toujours à capsules et du calibre 10 ou 12. Ce sont des armes lourdes et solides, dans lesquelles on introduit une forte charge de poudre et 50 ou 60 grammes d’un gros plomb dont chaque grain peut avoir environ 6 millimètres de diamètre.

Les canots que montent les chasseurs sont des embarcations très légères, assez étroites pour que les pagayeurs puissent repousser les glaces de la main et du coude sans changer la position du corps. Ils sont d’un bout à l’autre peints en blanc.

Deux hommes vêtus de blanc montent ces embarcations.