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son du peuple est nécessairement autre chose qu’une poésie personnelle. D’autre part, nos traditionnistes — ceux qui ne savaient pas la musique — ont souvent négligé les mélodies ; leurs collections par là sont insuffisantes ; nos chanteurs disent bien, en haussant les épaules : « Une chanson qui n’est pas sur un air, c’est un corps sans âme. »

Toutefois, les genres mis en pratique par ces illettrés que l’usage surnomme encore des bardes, ont été généralement adoptés par les poètes. Cela se réduit à deux formes essentielles : le gwerz et le sonn. Les gwerz sont des poèmes historiques ou des récits d’aventures, des complaintes ou des cantilènes : dans ce livre, la Messe Blanche, qu’on peut, en assemblant les vers par quatre, chanter sur l’air fameux de Ker-Is ou le roi Gradlon. Les sonn, ce sont proprement des chansons, avec un refrain : par exemple, la Chanson du Meunier. —— (V. Chansons et Danses des Bretons, passim. )

Le vers breton est syllabique, de même que le vers français. Un temps fut où il aimait, jusqu’à la recherche, les nombres impairs. Aujourd’hui, les vers de sept et de treize pieds