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CHANSONS ET DANSES DES BRETONS

sans doute parce qu’il en est natif : ainsi la ronde n° 6, surnommée K la Trécorroise », esl tout à fait en .vogue sur les confins du Tréguier, et elle ne se joue guère ni à Plouaëvez-Quînlîn ni à Gouarec.

Oui, voilà les mélodies les plus connues, au moins dans une partie de la Cornouaille. II y a bien d’autres airs, qu’on entend même plus souvent^ comme ceux des ménétriers quimpérois^ ou ceux encore que les « Sauveteurs » somutient au Chàtelet et au Trocadéro, en 1881, lorsqu’ils sont venus à Paris pour leur anniversaire. Sans parler de tous ces « quadrilles bretons », tous alors avec les cinq figures devenues de règle ; ni dos « fantaisies » de musique militaire. VArmo-^ ricain, de Piichot ; le Reiottr de Pardon, de Léon Chic, etc. : ce sont des titres qui oBrent déjà quelque couleur locale ; et au courant de ces compositions on retrouve des airs populaires adaptés, arrangés. Insister serait inutile. Si ces musiciens professent le goût et Tamour dos vieilles mélodies, pas un n’a observé te cuite d’une tradifion nationale* Los produclioiis de cette sorte sont répandues à Ilots sur lo pays*. Des « musiques communales » vulgarisent, à leur manière, les airs anciens* Faul-il Tavoucr ? Ces vieilles mélodies, on dirait qu’elles sont moins en faveur que la jolie <( fantaisie » tirée d’elles cl faite de leurs débris* C’est, comme toujours et comme partout, Tinllueuce de la virtuosilé sur le gros public ; or, s’il y a du mauvais goût là-dedans, les maîtres de musique sont les premiers à le développer ; et s’il s’agissait d’une action criminelle, eux no seraient pas des complices, mais les coupables* Il arrive que le ménétrier, avant de tomber lui-mèmc en discrédit, esl devenu dans l’àmc un virtuose ; mieux il « agrémente » un air, plus il passe pour savoir son métier ; le biniou n’a de vertu sur une foule si facile à ébranler,

1, Voy. pïufl hïiui* p. 34 et 33.

2* M, Ficbêt, instituteur k Pommcril-Jan<Jy, m’u confié des cahier» et des répeiloires qui sont pleins de ces morceaux de réiumi»cence ou d’imitation. Mail» les meilleurs el les plus sùra renaeiguementâ, je les dois, comme mes premLères Leçons, ù M. Tabbé Mordetlës, de Tréguier, Lui-mèine un compositeur d’une valeur Incontestable.