Page:Quellien - Chansons et danses des Bretons.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
43
NOTES DE VOYAGE

qu’en raison de la virhiosité du maUre-sormettr. Les ménétriers sentent que le vent tourne, et ils vont d’eux-mèmes aux nouveautés, avec le fol espoir de sauver un art qui sera déchu, par un fatal retour, du jour ou le (nniou aura désappris le jabadao et le passe~pied de la lande natale.

Le peuple ne danse pas toujours au son des instruments. A un pardon, pour une aire-neuve, après le haiiquet de la moisson, l’envie peut venir de sauter une ronde ou une gavotte, sans qu’on ail pourtant un somieur sous la main ; mais datis tout cc mondc-tà quelqu’un aura bien appris à « siffler dans la feuille de lierre » entre les dents. Si l’on n’a pas à sa disposition même l’emploi de cette espèce de mirliton, on entonnera une chanson, un sonn sur un métier : les uns chantent, pendant que les autres dansent ; uu bien l’on failles deux à la fois,

Cc rôle de la chanson dans la chorégraphie populaire serait curieux à étudier. 11 y aurait tant d’exemples à produire, depuis la ôerce«se jusqu’à la ronde des moissonneurs !

La nourrice qui fait sauter l’enfant sur ses genoux, l’endort avec ce refrain :

Pater noster dibi doub
’Man ma c’has o neza stoup.

Traduire en français de pareils textes est quelquefois impossible el souvent futile : ou cela no signilic rien du tout, ou toutes les interprétations se valent, dans les cas difliciles ; plus c’est populaire, plus le sens s’cn est obscurci ; l’usage a remanié ces choscs-là et les a teUemcnl transformées, que vouloir en tirer une idée logique cl suivie, serait exiger de « la pierre qui roule, quelle amasse de la mousse ». Dans le premier vers du distique plus haut cité, Pater noster, m’a-L-on affirmé, aurait été substitué à une formule druidique, rour ma part, j’ai vu si peu de traces des druides, en Bretagne, que je me suis décidé à ne les suivre qu’en toute défiance. — « Mon chai est à filer de l’étoupc. » Voilà le second vers. (Voy. plus loin, aux sonn.)

Les enfants à l’àge des salles d’asile ont une ronde, sur n.H