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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/81

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sais pas les visages des gens qui vivaient là. Alors je compris que j’étais restée chez le sorcier du Morne, bien plus longtemps que je ne croyais. On pansa mon œil. Je pris le chemin de la ville où je cherchai en vain toute la journée la maison du fiancé de ma belle maîtresse. Et je n’osai parler à personne de ce qui m’était arrivé, de peur qu’on ne me prit pour une folle. Ma mère Clotilde, la marchande d’acras, était morte. Tous mes amis étaient morts. Je vendis la bague. J’achetai une pacotille. Et je pris le bateau pour traverser la mer.

A peine avais-je débarqué de l’autre côté de l’eau, qu’un aubergiste me vola ma pacotille. Il me restait quelques sous. J’achetai un sac de cacaouettes, une petite mesure, et une mandoline, et je pris une grande route qui remontait un fleuve. Je vendais ma marchandise dans de petits cornets, en jouant de la musique et en faisant la quête dans tous les villages pour gagner ma vie.

Un jour j’arrivai auprés d’une ville dont la porte était gardée par deux statues de rois qui