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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/82

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avaient des robes d’azur et qui tenaient à la main des pommes d’or. Comme la poussière de la route avait sali ma jupe, j’allai au bord du fleuve et je demandai à une fille de lavoir de me prêter sa selle, sa brosse et son savon. C’était une pauvre bossue effroyablement laide dont la figure était pleine de trous et dont les yeux louchaient. Elle parlait timidement. Elle me dit qu’elle avait été belle et qu’elle était la fille d’un roi.

J’accrochai au mur ma mandoline et mon sac de cacaouettes à côté d’autres sacs qui étaient là. Je lavai ma robe, je la fis sécher, je repris mon sac et ma mandoline et je m’en allai.

Je regagnai la grande route. J’étais fatiguée et m’étant arrêtée auprès d’une vigne pour préparer des cornets de cacaouettes, je mis la main dans mon sac : il était plein de graines d’ortie. Je m’aperçus alors que je m’étais trompé de sac. Je le pris par le fond et je le secouai, et il en tomba un être difforme qui me sauta au visage.

C’était un petit vieillard qui avait une barbe rousse, une culotte de velours et des souliers à