Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VIII, 1858.djvu/112

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au Christ. beau petit enfantelet, éveillez-vous. Nous sommes du même âge que vous. Notre duvet, sur notre tête, nous sert d’auréole. Notre père et notre mère nous ont conduits auprès de vous.

Que le ciel est haut ! Ah ! Que la terre est grande ! Ah ! Que les villes sont bien bâties ! Vraiment, notre lit de mousse et de laine blanche lavée dans la fontaine n’était rien auprès de leurs murailles.

Ouvrez votre paupière, beau petit enfantelet ; éveillez-vous. C’est pour vous que nous chantons notre chanson. Venez voir, sur votre porte, comme le soleil se lève, comme le monde se fait beau ! Venez voir comme verdit l’olive, quand elle mûrit au jardin des oliviers ! Comme le calvaire sourit en vous regardant au plus haut de son sommet !


Des rois ! Des rois ! Voyez donc ! Voilà trois rois mages à genoux qui défont leurs éperons d’or ! Tous en robe d’argent ! Tous en manteaux d’écarlate ! Tous en turbans bigarrés ! Leurs chariots, sur leurs roues, vont aussi vite que nos ailes. Leurs diadèmes leur pèsent autant que nos crêtes de rosée. Ah ! Que leurs royaumes sont loin ! Que leur âge est grand et leur sagesse aussi ! Jamais notre père, quand il est revenu des champs, ne nous a ramassé, sur les brins d’herbe du matin, des diamants si luisants que les cadeaux qu’ils vous apportent dans leurs cassolettes.



Chœur Des Bergers.