cheveux d’or.
Tout est prêt. Six mille ans pour la
préface de la science humaine, ce n’est pas trop.
Des éléments dépendait la conclusion ; un seul
échelon brisé de cette échelle qui monte au ciel,
et je dégringolais éternellement dans mon
éternel problème. D’hier la méthode est trouvée :
commençons.
Que suis-je ? Corps et âme ? Le tout ensemble, ou
plutôt l’un sans l’autre ? Suis-je un rêve ?
Une bulle de savon ? Un mot ? Ou bien un Dieu ?
Ou bien un rien ? Fatale question ! Quand vous
croyez passer devant elle, pieds nus, sans
l’éveiller, toujours elle se met à hurler à vos
oreilles, comme Cerbère à la porte de l’élysée.
Et il faut s’arrêter devant sa triple gueule,
et rester là jusqu’au soir dans sa région
désolée. Allons ! C’en est fait ! Voilà encore
une journée perdue. Cela est sûr ; je ne ferai
plus rien de cette semaine.
A qui la faute ? Tout à moi ! La formule était
claire. C’est par le ciel qu’il fallait commencer.
Les lettres y sont plus larges et hautes pour
épeler le nom de l’infini, et dans cette équation
d’étoiles, le grand inconnu se dégage mieux.
(il lève la tête au ciel.) horreur ! Néant !
Le ciel est vide. Un zéro infini plane sur ma
tête. Les mondes sont passés. Quand mon génie
allait les suivre, comme des oiseaux effarés
devant un bon oiseleur, ils se précipitent sous
leurs ailes. J’arrive un jour trop tard pour
tout connaître.
Insensé, j’ai eu tort tout à l’heure ; le premier
chemin était le meilleur ; reprenons cette voie.
Que les mondes s’éteignent, leur foyer est vraiment
en moi-même. Dans mon