moi-même vous chercher dedans Byzance, avec mon
empereur, pour vous donner la clef de votre étable.
Oh ! Qu’il m’eût été plus facile de mener sur
mon sillon mes deux bœufs obéissants, de
courber ma vigne sur ma treille, et de faire
un sentier pour mes chèvres, au lieu de ma
route triomphale !
Le Père éternel.
C’est toi qui as tué mon fils à Golgotha.
Chœur des Saints, Sainte Berthe, Saint Hubert, Saint Bonaventure.
"Qu’elle soit châtiée et condamnée, et que sa tour s’écroule avec son créneau ! Si vous nous
voulez croire, seigneur, point de pardon ! Sa
faute est trop grande ; dès demain, elle la
referait. Ite, maledicti. "
Rome.
Le Vatican expie le Golgotha. Pour effacer mon
crime, c’est moi qui, la première, ai crié dans
mes murailles : le Christ est mon roi. Pour
payer la tunique que mes soldats ont déchirée,
c’est moi qui ai donné à votre fils la maison
de mes empereurs avec leur héritage ; et, pour
essuyer son sang à son côté, c’est moi qui lui
ai tendu au bout de mon épée le linceul du
vieux monde. Dans mes murailles, il y a deux
Romes : l’une agenouillée sur les places,
parmi l’encens et les soupirs, vous supplie,
jour et nuit, de pardonner à l’autre. Le pape
rachète l’empereur, le Vatican le Capitole ;
l’église prie pour le temple, la croix prie
pour l’épée, la mitre pour la couronne, la
bure pour la pourpre, la ruine pour le triomphe,
la lampe des madones pour la torche des dieux.
Et, chaque soir, la cloche que les saints m’ont
donnée s’en va, en foulant de son pied argentin
les degrés du Colysée, et les dalles de mes
portes, et les créneaux de mon mur de Bélisaire,
chercher au loin dans ma campagne quelque reste