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Page:Quingey - Queteuse de frissons, 1928.djvu/33

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déjà accordé ses faveurs à cet ami, et il était revenu de New-York, exclusivement pour lui être agréable.

Quelle gentillesse d’avoir été se faire instruire !

Et qu’avait-il appris ? Peut-être en savait-il plus, aujourd’hui, que Teddy et même que l’attaché, fol amant de deux moments et d’une nuit.

Elle se promit d’essayer bientôt, et elle le dit à John :

— Mon petit, c’est juré. Vous me montrerez votre valeur qui aura tout de même attendu le nombre des années.

— Alors ce soir ?

— Non, pas ce soir, bientôt, très bientôt ! Ce soir, j’ai promis à l’amie que j’ai revue hier d’aller passer encore la soirée en sa compagnie. Et, comme c’est en banlieue, nous coucherons toutes les deux. Nous sommes des enfants bien sages.

John comprit ce dont il retournait et il fut jaloux. L’amour-propre était vexé dans le même temps que l’amour… pur, ou si vous voulez, que l’amour sale.

Quand Geneviève sortit, vers cinq heures, elle était suivie. Elle prit un taxi. Un taxi roula derrière le sien.

Et, à la Taverne des deux-Palais, notre « docteur amoris causa » vit un long baiser s’échanger entre sa maîtresse et le bel attaché qui faisait tout d’un air détaché, comme il convient à ces messieurs.

C’en était trop pour un cœur sensible. John s’en fut en rêvant vengeance.

Comment John allait-il punir l’infidélité de sa maîtresse, sans perdre les plaisirs sensuels qu’elle lui avait promis ?

Insulter le ravisseur — dont il ignorait, d’ailleurs la qualité — mais de quel droit ?

Prévenir Teddy et ramener les deux époux à New-