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York, au Chat-Percé que le gérant devait laisser péricliter ? Oui, c’était la meilleure solution.

Pour y arriver, il fallait, d’abord, mettre la main sur ledit Teddy. L’avertir ensuite qu’on lui rendait la pareille, tout en évitant les effusions de sang.

Ainsi John dressa tout un plan de campagne. Il en augura d’autant plus un excellent succès que les res­sources de tout le monde s’épuisaient vite dans ces aven­tures perpétuelles et coûteuses.

Mistress All’ Keudor s’était adressée à la police fran­çaise. John s’en fut droit au bureau de la police américaine secrète qui existe toujours au consulat de Paris.

Ce fut très facile. L’adresse momentanée de tous les Américains figure sur un registre tenu scrupuleusement à jour.

John fit valoir sa qualité de notable commerçant new­-yorkais. Il dit ses craintes d’un crime, etc. On lui répon­dit :

— Aoh yes ! Teddy All’ Keudor, Hôtel Métropole, rue du Onze-Novembre, à Strasbourg.

Very well !

À côté de la prison Saint-Lazare, rue du faubourg Saint­-Denis, notre ami John avait remarqué une boutique d’écrivain public. Il s’y rendit et fit écrire un télégramme à l’adresse de Teddy. On y lisait :

« Bar Chat-Percé mauvaise situation. Abandon amènera faillite prochaine. Allez-vous y retourner bientôt ? Un ami. Écrire ou télégraphier Brother, bureau restant Paris. Détails dès retour Paris. »

Comme Cambronne, Teddy répondit : « Merde ! »

Un second télégramme fut envoyé. On y lisait :

« Chat-Percé va l’être encore si ne venez pas le reprendre de suite à Paris. Chute imminente. Télégraphier retour mistress Geneviève Hôtel Moderne. Signé : un ami qui s’intéresse à votre honneur. »