Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/100

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les Parlemens ont vu les remèdes aux maux de l’État, corrompus en un poison pour lui ; ils ont vu les Français, rebelles à un roi clément et juste, se porter à un point de fureur, d’outrage et d’insulte, dont aucun peuple connu n’a donné l’exemple contre aucun usurpateur, quelque injuste qu’il fût, on contre le tyran le plus cruel[1]. Les Français se sont roidis contre la condescendance ; ils se sont révoltés contre la protection. Leurs coups ont été dirigés contre une main qui était ouverte pour leur offrir des grâces, des faveurs et des exemptions.

Cela n’était pas naturel ; ce qui est arrivé depuis est dans l’ordre ; ils ont trouvé leur punition dans leur succès. Les lois renversées, les tribunaux anéantis, l’industrie sans vigueur, le commerce expirant, les revenus non payés, et cependant le peuple appauvri ; l’Église pillée, et l’État non secouru, l’anarchie civile et militaire devenue la constitution du royaume ; toute chose humaine et divine sacrifiée à l’idole du crédit public, et la banqueroute nationale, pour conséquence[2]..... Enfin, pour couronner le tout, ar-

  1. Le lecteur n’oubliera pas que Burke écrivait tout cela long-temps avant le 11 janvier.
    (Note de l’Éditeur.)
  2. Burke avait donc prévu que vingt ans après la fameuse révolution faite pour combler une dette de 72 millions, l’État serait obéré de plus de 200 millions de rentes ? Quel heureux résultat des grandes combinaisons de nos régénérateurs !(Note de l’Éditeur.)