Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/40

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tachés à la constitution de ce royaume, éviteront avec grand soin qu’on ne les confonde avec cette sorte de gens qui, sous le prétexte et avec l’apparence du zèle pour l’une et pour l’autre, ne s’écartent que trop souvent de leurs vrais principes, et qui sont prêts à profiter des moindres occasions pour abandonner cet esprit à la fois ferme, prudent et résolu, qui a produit la première, et qui préside au maintien de la seconde. Avant de répondre aux points les plus importans de votre lettre, je vous demanderai la permission de vous faire part de ce que j’ai pu connaître de ces deux clubs qui ont jugé convenable, en leur prétendue qualité de corps, de se mêler des grands intérêts de la France, après toutefois vous avoir bien assuré que je ne suis pas et que je n’ai jamais été membre d’aucun des deux.

Le premier, qui s’est donné le titre de Société de la Constitution, ou de Propagande Constitutionnelle, ou tel autre de ce genre, subsiste, je crois, depuis sept ou huit ans. Il doit son existence à un motif que l’on doit louer en proportion de tout ce qu’il a de charitable. Cette institution fut formée pour mettre gratuitement en circulation, aux frais des associés, un certain nombre de livres, que peu d’autres auraient voulu faire les frais d’acheter, et qui auraient pu rester dans la boutique des libraires, au grand détriment d’une classe utile de citoyens. Je ne vous dirai pas si la charité des acheteurs aura déterminé la charité des lecteurs. Peut-être quelques-uns de ces ouvrages ont-ils été exportés en France, et semblables aux marchandises qui sont ici sans valeur, auront-ils