Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/60

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rappelions leurs imaginations égarées aux actes de la révolution que nous révérons, pour leur en démontrer les véritables principes. S’il est un endroit où l’on puisse trouver ces vrais principes de la révolution de 1688, c’est dans le statut appelé la Déclaration des droits. On ne voit pas dans cette déclaration sage, modérée et respectueuse, dans cette déclaration qui a été rédigée par les premiers d’entre les hommes de loi et des hommes d’État, et non pas par de chauds enthousiastes dénués d’expérience ; on n’y voit pas, dis-je, un seul mot, ni même la moindre allusion à un droit général de choisir ceux qui nous gouvernent, de les déposer pour mauvaise conduite, et de créer un gouvernement pour nous-mêmes.

Cette déclaration des droits (acte de la première année du règne de Guillaume et de Marie), ayant été expliquée, renforcée, augmentée, et ses principes fondamentaux étant à jamais fixés, elle est devenue la pierre angulaire de notre constitution. Elle est intitulée : « Acte pour déclarer les droits et les libertés des sujets, et pour fixer l’ordre de la succession à la couronne. » Vous observerez que ces droits et que cet ordre de succession sont réunis dans le même acte, et liés ensemble d’une manière indissoluble.

Peu d’années après cette époque, il s’offrit une nouvelle occasion pour mettre en avant ce droit d’élire nos rois. Guillaume n’ayant eu aucun enfant, la reine Anne qui lui succéda n’en ayant pas eu non plus, le Parlement eut encore à s’occuper de la succession à la couronne, et des moyens d’assurer plus fortement les